Mumtaz Mahal

Famille 9c

1921 f. g. The Tetrarch - Lady Josephine (Sundridge)

Je la considérais comme l’un des meilleurs animaux que j’aie jamais vus de ma vie. George Lambton

Chargé par l'Aga Khan III d'acquérir les meilleurs chevaux pour son écurie naissante, George Lambton retourna aux ventes de Doncaster en 1922, où il enchérissait jusqu'à la somme considérable de 9 100 guinées pour une pouliche par The Tetrarch issue de Lady Sykes. Non seulement cette dernière devint l’un des plus grands chevaux à porter les couleurs de son propriétaire, mais elle exerça aussi une influence immense et durable sur l’élevage. « J’ai conseillé à M. Lambton d’acheter d’excellentes juments, et il en a sélectionné quelques-unes remarquables, comme Mumtaz Mahal et Cos », se souvenait le troisième Aga Khan dans ses mémoires. « Mon succès immédiat, j’en suis convaincu, était dû au fait que j’ai débuté ma carrière européenne dans les courses avec deux des plus grands entraîneurs de tous les temps pour s’occuper de mes chevaux : [l’entraîneur français] William Duke et Richard Dawson. »

Mumtaz Mahal suscita la fascination en piste, une popularité sans doute alimentée par sa vitesse incroyable et sa robe grise tachetée, héritée de son père The Tetrarch. « Je la considérais comme l’un des meilleurs animaux que j’aie jamais vus de ma vie », rappelait Lambton.

La légende raconte que l'entraîneur Dick Dawson faillit « tomber de son cheval » lorsqu'il lui fit effectuer son premier travail sérieux en mai de ses deux ans. Rendant 28 livres à Friar’s Daughter, future mère du lauréat de la Triple Couronne Bahram, Mumtaz Mahal la laissa loin derrière. L'information se répandit et elle fut ainsi favorite à une cote très basse pour ses débuts dans la Spring Plate à Newmarket, qu'elle remporta en devançant la future lauréate des Oaks, Straitlace, dans un temps record. S'ensuivirent des victoires écrasantes dans les Queen Mary Stakes à Royal Ascot (dix longueurs), les National Breeders’ Produce, Molecomb et Champagne Stakes.

Cette série de victoires s’acheva sur un terrain lourd dans l’Imperial Produce Plate, une performance qui laissait présager que le mile pourrait être une distance trop longue pour elle ; ces craintes se concrétisèrent le printemps suivant lorsqu’elle termina troisième des 1 000 Guinées, ne cédant son avantage que dans la montée finale.

Revenue sur des distances plus courtes, elle retrouva son hégémonie avec des victoires dans les King George Stakes et les Nunthorpe Stakes, toutes deux obtenues dans son style habituel de « démarrer en trombe et filer vers l’arrivée ».

Mumtaz Mahal – ou « Mumty », comme l’avait surnommée le public – fut retirée à l’élevage dans un concert d’éloges. Mais son histoire ne faisait que commencer.

Surnommée la « Flying Filly », elle devint une poulinière extraordinaire pour l'Aga Khan, puis l'une de ces rares juments dont l’influence perdure à travers le temps.

À titre d’exemple, des chevaux de renom tels que Shergar, Zarkava, Nasrullah, Mahmoud, Royal Charger, Petite Etoile, Oh So Sharp, Verry Elleegant, ainsi que des poulinières influentes comme Alruccaba et Eight Carat, descendent tous directement de Mumtaz Mahal.

Ses meilleurs produits furent Badruddin (par Blandford), vainqueur des Sussex Stakes, et Mirza II (par Blenheim, vainqueur du Derby pour l’Aga Khan), lauréat des Coventry Stakes. Tous deux devinrent étalons.

Aucune de ses filles ne décrocha de victoire de prestige, bien que certaines aient été talentueuses. Mais elles s’illustrèrent au haras.

Mumtaz Begum, propre sœur de Mirza II, laissa une empreinte indélébile en donnant naissance à l’étalon champion Nasrullah, vainqueur des Champion Stakes en temps de guerre, dont la carrière aurait pu être encore plus glorieuse sans ses problèmes de caractère. Elle fut aussi la grand-mère de Royal Charger, un autre étalon influent.

Mah Mahal, que certains jockeys considéraient comme la pouliche la plus rapide de son époque malgré seulement deux victoires, permit à l’Aga Khan d’obtenir son vainqueur du Derby 1936, Mahmoud. Elle fut aussi la grand-mère de Migoli, vainqueur de l’Arc en 1947. Tous deux connurent une grande réussite comme étalons, notamment aux États-Unis.

Mah Iran, la mère de Migoli, fut également la grand-mère de Petite Etoile, une autre pouliche grise d’exception, victorieuse des 1 000 Guinées, des Oaks, des Champion Stakes et des Eclipse Stakes sous l’entraînement de Sir Noel Murless.

Enfin, Rustom Mahal, la dernière fille de Mumtaz Mahal, donna naissance au sprinter Abernant, futur étalon de premier plan.

Aujourd’hui encore, la lignée de Mumtaz Mahal continue de briller au sein de la jumenterie des Aga Khan Studs. Elle est à l’origine de près de vingt poulinières du haras, parmi lesquelles Zarkava, descendante de Zahra, la seule fille de Petite Etoile. Produit de dix générations d’élevage de l’Aga Khan, Zarkava se retira invaincue après avoir remporté l’Arc, la Poule d’Essai des Pouliches, le Prix de Diane, le Prix Vermeille et le Prix Marcel Boussac. Aujourd’hui, elle forge son propre héritage à l’élevage en tant que mère de l’étalon prometteur Zarak.

L’influence de Mumtaz Mahal reste omniprésente au sein du haras, où sa descendance continue d’écrire de nouvelles pages de l’histoire des courses.

Mumtaz Mahal

À 2 ans

Position Course Catégorie Distance Hippodrome Année
1ère Champagne Stks Gr.1 1600m Doncaster 1923
1ère Queen Mary Stks Gr.3 1000m Ascot 1923
1ère Molecomb Stks Gr.3 1000m Goodwood 1923
1ère Spring 2yo Stks 1000m Newmarket 1923
2ème Imperial Produce Plate 1200m Kempton Park 1923

À 3 ans

Position Course Catégorie Distance Hippodrome Année
1ère Nunthorpe Stks Gr.1 1000m York 1924
1ère National Breeder's Produce Stks Gr.3 1000m Sandown Park 1924
1ère King George Stks Gr.3 1000m Goodwood 1924
2ème 1,000 Guineas Stks Gr.1 1600m Newmarket 1924

Les performances et pedigrees sont fournis par France Galop, le Jockey Club USA et Weatherbys Group Limited.

Mumtaz Mahal

Famille 9c

1921 f. g. The Tetrarch - Lady Josephine (Sundridge)